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Les neurones googuelisés, c'est grave docteur ?

18 Décembre 2008 Publié dans #Pensées errantes de mouton





" Mais une étude publiée récemment sur les habitudes de recherches en ligne, conduite par des spécialistes de l'université de Londres, suggère que nous assistons peut-être à de profonds changements de notre façon de lire et de penser. Dans le cadre de ce programme de recherche de cinq ans, ils ont examiné des traces informatiques renseignant sur le comportement des visiteurs de deux sites populaires de recherche, l'un exploité par la bibliothèque britannique et l'autre par un consortium éducatif anglais, qui fournissent un accès à des articles de journaux, des livres électroniques et d'autres sources d'informations écrites. Ils ont découvert que les personnes utilisant ces sites présentaient « une forme d'activité d'écrémage », sautant d'une source à une autre et revenant rarement à une source qu'ils avaient déjà visitée. En règle générale, ils ne lisent pas plus d'une ou deux pages d'un article ou d'un livre avant de « bondir » vers un autre site. Parfois, ils sauvegardent un article long, mais il n'y a aucune preuve qu'ils y reviendront jamais et le liront réellement. 
(...)

Le cerveau est malléable presque à l'infini. On a longtemps cru que notre réseau mental, les connections denses qui se forment parmi nos cent milliards et quelques de neurones, sont largement établis au moment où nous atteignons l'âge adulte. Mais des chercheurs du cerveau ont découvert que ce n'était pas le cas. James Olds, professeur de neurosciences qui dirige l'institut Krasnow pour l'étude avancée à l'université George Mason, dit que même l'esprit adulte « est très plastique ». Les cellules nerveuses rompent régulièrement leurs anciennes connexions et en créent de nouvelles. « Le cerveau », selon Olds, « a la capacité de se reprogrammer lui-même à la volée, modifiant la façon dont il fonctionne. »

(...)

Le processus d'adaptation aux nouvelles technologies intellectuelles est reflété dans les métaphores changeantes que nous utilisons pour nous expliquer à nous-mêmes. Quand l'horloge mécanique est arrivée, les gens ont commencé à penser que leur cerveau opérait « comme une horloge ». Aujourd'hui, à l'ère du logiciel, nous pensons qu'il fonctionne « comme un ordinateur ». Mais les changements, selon la neuroscience, dépassent la simple métaphore. Grâce à la plasticité de notre cerveau, l'adaptation se produit également au niveau biologique.

Internet promet d'avoir des effets particulièrement profonds sur la cognition. Dans un article publié en 1936, le mathématicien anglais Alan Turing a prouvé que l'ordinateur numérique, qui à l'époque n'existait que sous la forme d'une machine théorique, pouvait être programmé pour réaliser les fonctions de n'importe quel autre appareil traitant l'information. Et c'est ce à quoi nous assistons de nos jours. Internet, un système informatique d'une puissance inouïe, inclut la plupart de nos autres technologies intellectuelles. Il devient notre plan et notre horloge, notre imprimerie et notre machine à écrire, notre calculatrice et notre téléphone, notre radio et notre télévision.

Quand le Net absorbe un médium, ce médium est recréé à l'image du Net. Il injecte dans le contenu du médium des liens hypertextes, des pubs clignotantes et autres bidules numériques, et il entoure ce contenu avec le contenu de tous les autres média qu'il a absorbés. Un nouveau message e-mail, par exemple, peut annoncer son arrivée pendant que nous jetons un coup d'œil aux derniers titres sur le site d'un journal. Résultat : notre attention est dispersée et notre concentration devient diffuse."


 

                                                                         >> lire l'article en entier sur framablog


Je viens de découvrir, dans les news de Raffa, le lien vers ce très intéressant article : " Internet et Google, vont-ils finir par nous abrutir ? " ; référant lui-même à un article anglophone : " is google making us stupid?"

Si comme moi vous êtes féru de recherche sur internet ; que vous virevoltez d'un lien à l'autre, jugez de l'intérêt d'une page en quelques secondes, et passez des heures pour trouver ce que précisément vous cherchez ... 

Ou si, comme moi, toujours, vous aimez errer sur les chemins de la connaissance, lien après lien sans savoir où cela vous enmène ...

N'hésitez pas à prendre connaissance de cet article, qui vient de m'expliquer comment un canal d'information peut modéliser notre cerveau, nos méthodes de lectures, d'apprentissages et ... de pensée !  Brrr.

En lisant cet article (il est long mais ça vaut le coup) , je repère, non sans inquiétude, des symptômes similaires à ceux de l'auteur !!!!!  Peut-être pas tous, je ne suis pas encore trop atteinte, je prend encore le plaisir de lire un bon livre posément sans me dissiper ... je reste parfois longtemps sur une page web pour tout lire (si,si) ...  je consulte toujours les autres médias...

Mais je me surprends aussi, c'est vrai, à lire certains bouquins, ceux qui sont informatifs ou pratiques, dans un sens totalement anarchique : au hasard de mes besoins ou intérêts.
Je lis aussi plusieurs livres en même temps, tous commencés, jamais terminés, que je reprend et consultent comme on ferait d'un dictionnaire ... je me disperse à tout vent d'informations, et j'ai par moment des petits soucis de concentration...  comme certaines difficultés de lire de manière suivie un livre quand je sors de plusieurs heures de surf internet ...

Certes, j'ai toujours eu un esprit diffus, qui m'emporte à mille pensées lorsque je le laisse vagabonder, mais quand même !?


Ciel, mon cerveau est-il en train de se googueliser ?








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M
coucou
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